vendredi 5 juin 2015

Danser les ombres de Laurent Gaudé





Laurent Gaudé
Actes Sud, 2015
249 pages

Résumé
En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu'elle ne partira plus, qu'elle est revenue construire ici l'avenir qui l'attendait. Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d'un groupe d'amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l'envie d'aimer et d'accomplir sa vie. Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence... Pour rendre hommage à Haïti, l'île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l'instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D'une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l'oubli.


Mon avis



L’histoire se déroule en deux temps, plus précisément en deux jours. Le premier correspond à la veille du tremblement de terre qui secoua Haïti et plus précisément Port-aux-Prince en janvier 2010. Le second correspond au tremblement de terre et aux heures qui ont suivie.
Dans la première partie, l’auteur décrit des hommes et des femmes dans leur vie quotidienne, avec leurs défauts, avec leurs doutes… Chaque vie sans se douter de la terrible catastrophe à venir. On suit une petite dizaine de personnes.
Lucine, chargée d’aller annoncer à un homme que la mère de sa fille est morte. Lucine espère recevoir de l’argent de cet homme pour élever la petite. Mais durant cette journée Lucine se souvient de sa vie à Port-aux-princes cinq ans plus tôt, de son engagement politique. Elle se demande si elle va retourner dans son village.
Justin : chauffeur de taxi qui tente sa chance en engageant son coq dans un combat qu’il va perdre.
Saul : bâtard d’une famille de la haute société tente de renouer avec sa famille.
Le Vieux Tess : on ne connait pas son nom. Tess est le diminutif de Testament. Il est tellement vieux qu’il est la mémoire du quartier. Il s’est installé dans un ancien bordel où il attend le soir afin de faire des parties de dominos avec ses amis.
En face, il y a l’école d’infirmières. Certaines jeunes filles viennent raconter leurs histoires au Vieux Tess et à ses amis.
Il y a aussi Lily, une jeune fille blanche handicapée. Elle sait qu’il lui reste peu de temps à vivre. Elle tenait absolument à connaître Haïti avant de mourir.
Le lendemain le sol tremble. C’est la stupeur, l’incompréhension.
En ce jour de tremblement de terre les hommes redeviennent eux-mêmes. Ils sont démaqués. Les secrets n’existent plus, les rancunes disparaissent. Chacun tente d’aider les autres. Les morts ne veulent pas quitter le monde des vivants. Les vivants ne sont pas tous prêts à laisser partir les morts. Les morts veulent rester, aider. Mais pour ce reconstruire des vivants doivent laisser partir les morts
C’est lors d’un voyage à Port-aux-Prince, en 2013, que Laurent Gaudé a décidé d’écrire sur ce pays qui l’a marqué. Sur ces hommes et ses femmes qui tentent de se reconstruire.
Dans ce roman il se situe à la limite entre le monde des morts et le monde de vivants. Certains morts ne voulant pas partir continuent de voyager dans le monde des vivants. Il n’est d’ailleurs pas toujours facile de les reconnaitre.

Roman sobre, sans détail macabre.
Apprend à accepter les événements. A voir l’avenir. Savoir dire au revoir.

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