mercredi 27 mai 2015

Chemins de Michèle Lesbre

Michèle Lesbre
Sabine Wespieser, 2015
141 pages

Résumé : Suite à la redécouverte du roman de Murger "Scènes de la vie de bohème", qui a marqué son enfance puisque ce livre trônait sur le bureau de son père, la narratrice embarque pour un lent voyage en quête de la figure paternelle. Rythmée par des rencontres et des étapes, sa flânerie la porte vers le passé de son père : un jeune homme insouciant qui rêvait de la vie de bohème.


Mon avis







Le point de départ de ce roman est, en quelque sorte « Le Hasard ». Celui-ci se manifeste sous la forme d’un homme lisant « Scènes de la vie de bohème » de Henry Murger au pied d’un lampadaire. Ce livre, l’auteur l’a souvent vu dans les mains de son père alors qu’elle était jeune.
C’est une scène qui s’est vraiment passée dans la vie de l’auteur et elle a toujours su qu’elle en ferait quelque chose dans un roman sans savoir vraiment quoi. Cette scène d’ailleurs, c’est déroulée plusieurs années avant qu'elle n'écrive ce roman.
Michèle Lesbre s’est servie de cette scène pour écrire sur son père, ou plutôt sur son absence.
Ce père qui est mort jeune, qu’elle a peu connu. L’auteur nous parle de cette absence, de la méconnaissance qu'elle a de celui-ci. Un manque qui la poursuivra le long de sa vie. Une absence qui se ressent lorsqu’elle marche le long de ce canal qu’elle a connu durant son enfance et qui lui font remonter à la mémoire des souvenirs ; des souvenirs de son père notamment. Ses souvenirs remontent uniquement à la période de l’occupation allemande. Sa famille habitant pas très loin de Vichy.
Au fil de ses rencontres, au fil de ces « Chemins », Michèle Lesbre se souvient…

Lecture très agréable. Ce livre est écrit dans un style très reposant…

mardi 19 mai 2015

Trois frères de Peter Ackroyd


Peter Ackroyd
Philippe Rey, 2015
288 pages

Résumé : Ils sont trois frères nés, l’un après l’autre, un 8 mai d’après-guerre, à un an de distance. Le père, contraint de renoncer à ses ambitions littéraires, se fait veilleur de nuit puis camionneur. La mère disparaît sans laisser d’explication pour resurgir inopinément des années plus tard. Les garçons s’élèvent seuls et partent chacun tracer leur chemin dans un monde aussi varié que dangereusement fascinant.


Mon avis


Ce roman fut, pour moi, une belle découverte. On suit l’itinéraire de trois frères : Harry, Daniel et Sam. Ils sont tout les trois nés le même jour à un an d’intervalle au début des années cinquante. Leur mère les a laissés alors que le plus jeune n’avait qu’une dizaine d’années. Ils ne savent pas pourquoi. Cela va les perturber. Les trois frères n’ont jamais été proches. Durant leur vie d’adulte, ils ne se verront qu’une seule fois : pour l’enterrement de leur père. Chacun prendra un chemin de vie différent. L’ainé, Harry, fera tout pour devenir journaliste dans le grand journal de la ville, le Chronicle. Il enquêtera sur un homme politique très en vue qui semble magouiller avec un entrepreneur véreux. Le deuxième, Daniel, deviendra professeur à Cambridge. Homosexuel ; il se mettra en couple avec un jeune homme qui se prostitue ; parmi ses clients : le directeur du Chronicle. Le dernier, Sam, est un grand rêveur. D’abord SDF, il retrouvera sa mère en devenant homme à tout faire pour les sœurs du couvent voisin. Ensuite il travaillera pour un entrepreneur véreux qui magouille avec un politicien pas très clair sur lequel enquête son frère Harry.
Le récit est construit de la façon suivante : mis à part le premier chapitre qui raconte rapidement la jeunesse des trois frères, les chapitres montrent alternativement le point de vue et la vie de chacun d’entre eux.
Ils gravitent tous autour des mêmes personnages (politiciens véreux, financiers crapuleux, directeur de journal pas très clair..) Et cela, sans jamais se croiser. J’ai beaucoup aimé ce système de narration. C’est grâce aux personnages secondaires que l’histoire des trois frères avance.
J’ai pris un très grand plaisir à lire ce roman qui avance tout seul, sans effort.




jeudi 14 mai 2015

L'Adjacent de Christopher Priest


Christopher Priest
Denoël, 2015
552 pages
Traduction de Jacques Collin

Résumé : En Anatolie, l'infirmière Melanie Tarent a été victime d'un attentat singulier : totalement annihilée, elle n'a laissé au sol, comme seul vestige de son existence, qu'un impossible cratère noir et triangulaire. De retour en République Islamique de Grande-Bretagne, son mari, le photographe free-lance Tibor Tarent, apprend qu'un attentat a eu lieu le 10 mai à Londres, qu'il a fait cent mille morts, peut-être le double. Là aussi, la vaste zone touchée était inscrite dans un triangle parfait. Alors qu'il est emmené dans une base secrète afin d'être interrogé sur ce qu'il a observé en Anatolie (globalement rien, en dehors de l'étrange point d'impact), Tibor entend parler pour la première fois du phénomène d'adjacence. Mais à bien y réfléchir, est-ce vraiment la première fois ?
 
 
Un grand merci aux éditions Denoël pour ce partenariat
Encore un très bon Priest
 
Mon avis
 
J'ai beaucoup aimé ce roman de SF. Il pose ses bases dans un monde très proche du notre quant au mode de vie. Cependant, nous sommes dans une Grande-Bretagne où les musulmans ont pris le pouvoir. L'auteur alterne les chapitres racontés par Tibor qui vient de perdre sa femme dans des circonstances mystérieuses et les autres protagonistes à travers le temps. Tibor est traumatisé par la mort de sa femme et se cherche (ou se recherche). Il semble dépassé par ce qui se passe. Il va assister de ses propres yeux à l'annihilation d'un véhicule de transport... Annihilation totale... Seul un triangle équilatéral restant. On suit ses investigations qui ont pour but de comprendre les faits et de les accepter. C'est à ce moment qu'il entend parler du phénomène mystérieux d'adjacence. 
En parallèle, donc, on remonte le temps pour comprendre comment le phénomène d'adjacence à été créé, détourné...
Dans ce roman au rythme pas spécialement rapide, l'auteur s'attarde sur les personnages, sur les paysages. Et c'est avec grand plaisir que je me suis laisser raconter cette histoire.
 
 

samedi 9 mai 2015

Angor de Franck Thilliez


Franck Thilliez
Fleuve noir, 2014
619 pages

Résumé : Lucie et Sharko sont en train de donner le biberon à leurs jumeaux quand Franck est appelé sur une nouvelle affaire : une femme, victime d’une longue séquestration. Presque aveugle, tant elle est restée dans le noir… sous un arbre. L’enquête prend des proportions inhabituelles lorsque Sharko s’aperçoit qu’à chacune de ses découvertes, il a été devancé par une jeune femme, gendarme dans le Nord…





Mon avis


Encore un excellent polar de Franck Thilliez.
Une enquête horrible, comme d'habitude !!! Mais on la suit toujours avec autant de plaisir. Des personnages malmenés à souhait... Un rythme emmené.
De nouveaux personnages...
Encore un policier dans lequel on ne s'ennuie pas...
Que dire d'autres ? Lucie, en congé maternité ne tient plus en place. Comme à son habitude.
A lire par tous les fans !!!!


mardi 5 mai 2015

vieux, râleur et suicidaire... de Fredrik Backman


Fredrik Backman
Presses de la cité, 2014
352 pages


Résumé : Dans le lotissement où il vit depuis quarante ans, Ove est connu pour être un râleur de la pire espèce. Mais depuis qu'il est sans travail, il se sent seul et inutile. Il erre dans sa maison, fait des rondes de quartier pour relever les infractions des habitants. Jusqu'au jour où, las de cette routine, il décide d'en finir. Corde au cou, debout dans le salon, il est prêt à passer à l'acte...
C'est sans compter l'arrivée de nouveaux voisins et d'un chat abandonné. Interrompant involontairement ses tentatives de suicide, ceux-ci vont peu à peu pousser Ove dans ses derniers retranchements et le ramener à la vie !
Tel un chat de gouttière amoché et craintif, à la fois drôle et touchant, Ove réveille l'instinct protecteur qui sommeille en chacun de nous. Mais attention, il griffe !


Mon avis



Roman qui fait vraiment du bien. Roman vivifiant, amusant. Je suis tombée tout de suite sous le charme d’Ove, vieux râleur « professionnel » de presque 60 ans qui vient de perdre son boulot et qui a perdu sa femme il y a quelques mois.  Il est très touchant. Il va, très souvent, parlé à sa femme sur sa tombe. Il lui raconte ce qui lui arrive et sa vision, pas toujours très objective, des choses.
En ce début de roman, Ove n’a qu’un seul objectif : se suicider… mais c’est sans compter l’irruption des voisins à chacune des étapes. Petit à petit notre cher râleur va se faire à la présence de ses nouveaux voisins et reconsidéré sa vision des choses.
Superbe… Une bouffée d’air frais.