mercredi 5 août 2015

Dans les eaux du lac interdit de Hamid Ismaïlov

Hamid Ismaïlov
Traduit de l'anglais par Héloïse Esquié
Denoël, 2015
125 pages

Résumé Un voyageur anonyme a pris place à bord d’un train pour un interminable voyage à travers les steppes kazakhes. Le train s’arrête dans une toute petite gare et un garçon monte à bord pour vendre des boulettes de lait caillé. Il joue Brahms au violon de manière prodigieuse, sortant les passagers de leur torpeur. Le voyageur découvre que celui qu’il avait pris pour un enfant est en fait un homme de vingt-sept ans. L’histoire de Yerzhan peut alors commencer…


Un grand merci aux éditions Denoël pour ce partenariat


Mon avis


Nous voici plongés au kazakhstan au moment des essais nucléaires. Les kazakhes n'ont qu'une idée en tête : faire mieux que les américains. Pour cela ils développent le nucléaire. Certes les protections sont prises. Mais cela n'empêchera pas le jeune Yerzhan de se baigner dans un lac irradié. Depuis ce jour, il a cessé de grandir. Sa vie va prendre une tournure dramatique. Ce jeune génie du violon va voir sa vie bouleverser. C'est ceci que ce jeune homme de 27 ans, ayant la taille d'un enfant de 12 ans va raconter à cet inconnu croisé par hasard dans un wagon.


samedi 4 juillet 2015

Dominique de Cookie Allez

Cookie Allez
Buchet Chastel, 2015
272 pages

Résumé : Dominique raconte l’histoire d’un bébé qui naît en 2002.
France, sa mère, est la seule descendante d’une lignée de femmes qui - très jeunes, et pas de leur plein gré - ont enfanté une fille... Jeune idéaliste un peu inconséquente, elle a voulu ce bébé mais se refuse à lui imposer le sexe dont la nature l’a pourvu.
Ainsi France va-t-elle s’ingénier à faire en sorte que Dominique puisse en toute liberté définir son genre sexuel. Cela part d’un bon sentiment : lui laisser développer sa personnalité sans subir les contraintes de la société... Mais l’engrenage est terrible ! Ce projet d’éducation implique une discipline d’enfer !
Le roman s’arrête en 2014, à un moment décisif de la vie de Dominique qui a alors douze ans.
Cette pochade, qui ménage jusqu’à la dernière page le suspens sur le sexe réel de Dominique n’est surtout pas un traité de morale. C’est une multiplication de quiproquos, de scènes incongrues, drôlatiques, qui mettent en face des réalités de l’existence.

Mon avis




Roman à l’idée originale : un jeune couple souhaite cacher le sexe de son enfant à on entourage, ainsi qu’au monde extérieur, le plus longtemps possible. Mais comment faire ? Les parents vont trouver des idées et vont y arriver, ou presque. Vous découvrirez leurs astuces en lisant le livre, en suivant leurs péripéties.
En tant que lecteur, on a vraiment envie de savoir si le bébé sera une fille ou un garçon. Tout au long du roman, on parle de l’enfant au masculin car le terme « bébé » est masculin. D’où mon questionnement au fil de ma lecture : le bébé ne serait-il pas une fille car le texte est au masculin ? Se serait une fin attendue, en ce qui me concerne. Et pourquoi, pas un garçon finalement ? Par moment, des indices sont distillés.
En faisant cela, le but des parents est de faire en sorte que leur enfant subisse les pressions de la société le plus tard possible. L’entourage proche, très proche les aide en jouant le jeu. Mais qu’en est-il de l’enfant lui-même ? Comment va-t-il évoluer au milieu de ce flou sociétal ?
J’ai aimé lire ce roman même si j’ai trouvé certains passages un peu ennuyeux. D’autres passages sont extrêmement drôles.

jeudi 25 juin 2015

Et ils oulieront la colère de Elsa Marpeau



Elsa Marpeau
Gallimard, 2015
233 pages

Résumé : Été 1944. Une femme court dans la campagne icaunaise. Elle cherche à échapper à la foule qui veut la tondre. Été 2015. Un homme a été tué près d?un lac. La gendarme chargée de l?enquête soupçonne que son meurtre est lié à une tonte, qui a eu lieu soixante-dix ans plus tôt. Entre aujourd?hui et hier, les destins s?entremêlent mais les protagonistes ne s?en souviennent plus ? ils ont oublié la colère, les jours de liesse et la cruauté des vaincus contre ceux de leur camp, lors de la Libération. L?enquête va exhumer ce passé dont plus personne ne veut se rappeler.






Mon avis


Ce roman nous plonge en partie dans la France de l’après-guerre. Dans les jours qui suivirent la libération. Il est question de collaboration et plus précisément des sanctions infligées aux femmes ayant eu des rapports sexuels, consentis ou non, avec des allemands.
1945, Marianne Marceau a été tondue à cause de certains évènements que l’on apprendra tout au long du roman.
De nos jours, le corps de Mehdi, professeur d’histoire-géo au collège, obsédé par cette période historique est retrouvé assassiné sur la propriété de la famille Marceau. Y a-t-il un rapport entre ce meurtre et les évènements ayant eu lieu en 1945 ? C’est ce que pense Garance, l’enquêtrice. Elle est convaincue que le meurtre de Mehdi est lié au passé des Marceau. Un passé bien plus nébuleux qu’on ne le pense. Tout au long de cette enquête, Garance sera confrontée à son propre passé, à ses propres peurs.

L’auteur alterne les chapitres se déroulant en 1945 et les chapitres se déroulant à notre époque. Chaque passage du passés résonne dans le présent et ce de différentes façon car la solution de l’énigme (le nom du coupable) n’est pas celle (celui) que l’on croit. Des fausses pistes sont distillées sans même que l’on s’en rende compte.

Très bon roman policier.




mercredi 10 juin 2015

Nymphéas noirs de Michel Bussi


Michel Bussi
A vue d'oeil, 2011
541 pages

Résumé : Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit tout et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.



Mon avis

Plusieurs copinautes m'avaient vivement conseillé ce roman de Michel Bussi. J'ai donc profité de la LC organisée par De-pages-en-pages pour le lire. Les lectrices étaient vraiment enthousiastes. Pour beaucoup, ce roman était le meilleur de l'auteur. Cependant, en commençant ma lecture... les premières pages... les premiers chapitres... Je me suis "un peu ennuyée". Le rythme est beaucoup plus lent que dans les précédents Bussi que j'ai lu. D'où mon questionnement : qu'est-ce que mes copinautes peuvent bien trouvé d'exceptionnel à ce roman ? L'histoire tourne autour de deux meurtres semblables séparés de quelques décennies. Dés le prologue, on sait qu'il sera question de trois femmes et qu'une seule survivra à cette histoire. Dés le début, on sait que tout se jouera sur une dizaine de jours... J'ai donc lu tranquillement se roman sans savoir trop à quoi m'attendre. Certes, avec Michel Bussi, on sait d'avance que la solution ne sera jamais celle à laquelle on pensera. Cet auteur à l'art de tourner les choses afin de nous surprendre... Mais là, je ne voyais pas...
Mais, lorsque j'arrive au chapitre où l'on entrevoit le dénouement... je reçois une claque magistrale. Mes copinautes avaient raison : c'est un excellent Bussi. Le meilleur que j'ai jamais lu. Le dénouement nous pousse à revoir l'ensemble du roman sous un autre regard.
C'est du très grand art !!!!




Lu dans le cadre d'une lecture commune organisée par De-pages-en-pages

D'autres avis chez : De-pages-en-pages, The wave, Meuraie, Abutterflyofarytale, Randall, Cocotte67, Elora, Miloupio, Stefsav, Marquisedesanges, Leeloo lectures, Loulette, riz-deux-zzz

vendredi 5 juin 2015

Danser les ombres de Laurent Gaudé





Laurent Gaudé
Actes Sud, 2015
249 pages

Résumé
En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu'elle ne partira plus, qu'elle est revenue construire ici l'avenir qui l'attendait. Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d'un groupe d'amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l'envie d'aimer et d'accomplir sa vie. Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence... Pour rendre hommage à Haïti, l'île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l'instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D'une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l'oubli.


Mon avis



L’histoire se déroule en deux temps, plus précisément en deux jours. Le premier correspond à la veille du tremblement de terre qui secoua Haïti et plus précisément Port-aux-Prince en janvier 2010. Le second correspond au tremblement de terre et aux heures qui ont suivie.
Dans la première partie, l’auteur décrit des hommes et des femmes dans leur vie quotidienne, avec leurs défauts, avec leurs doutes… Chaque vie sans se douter de la terrible catastrophe à venir. On suit une petite dizaine de personnes.
Lucine, chargée d’aller annoncer à un homme que la mère de sa fille est morte. Lucine espère recevoir de l’argent de cet homme pour élever la petite. Mais durant cette journée Lucine se souvient de sa vie à Port-aux-princes cinq ans plus tôt, de son engagement politique. Elle se demande si elle va retourner dans son village.
Justin : chauffeur de taxi qui tente sa chance en engageant son coq dans un combat qu’il va perdre.
Saul : bâtard d’une famille de la haute société tente de renouer avec sa famille.
Le Vieux Tess : on ne connait pas son nom. Tess est le diminutif de Testament. Il est tellement vieux qu’il est la mémoire du quartier. Il s’est installé dans un ancien bordel où il attend le soir afin de faire des parties de dominos avec ses amis.
En face, il y a l’école d’infirmières. Certaines jeunes filles viennent raconter leurs histoires au Vieux Tess et à ses amis.
Il y a aussi Lily, une jeune fille blanche handicapée. Elle sait qu’il lui reste peu de temps à vivre. Elle tenait absolument à connaître Haïti avant de mourir.
Le lendemain le sol tremble. C’est la stupeur, l’incompréhension.
En ce jour de tremblement de terre les hommes redeviennent eux-mêmes. Ils sont démaqués. Les secrets n’existent plus, les rancunes disparaissent. Chacun tente d’aider les autres. Les morts ne veulent pas quitter le monde des vivants. Les vivants ne sont pas tous prêts à laisser partir les morts. Les morts veulent rester, aider. Mais pour ce reconstruire des vivants doivent laisser partir les morts
C’est lors d’un voyage à Port-aux-Prince, en 2013, que Laurent Gaudé a décidé d’écrire sur ce pays qui l’a marqué. Sur ces hommes et ses femmes qui tentent de se reconstruire.
Dans ce roman il se situe à la limite entre le monde des morts et le monde de vivants. Certains morts ne voulant pas partir continuent de voyager dans le monde des vivants. Il n’est d’ailleurs pas toujours facile de les reconnaitre.

Roman sobre, sans détail macabre.
Apprend à accepter les événements. A voir l’avenir. Savoir dire au revoir.

mardi 2 juin 2015

Dust de Sonja Delzongle


Sonja Delzongle
Denoël, 2015
Collection Sueurs froides
528 pages

Résumé : Quelque part en Afrique, la mort rôde...
2010. Dans un terrain vague de Nairobi, un gamin à vélo s’amuse à rouler dans une grande flaque sur le sable ocre. Du sang humain, répandu en forme de croix. Sans le savoir, le garçon vient de détruire une scène de crime, la première d’une longue série. 2012, à Nairobi. Une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue. Le tueur a emporté la tête, un bras aussi. Elle a été massacrée, comme beaucoup de ses semblables, parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune sur le marché des talismans. Appelée en renfort par le chef de la police kenyane, Hanah Baxter, profileuse de renom, va s’emparer des deux enquêtes. Hanah connaît bien le Kenya, ce pays où l’envers du décor est violent, brûlant, déchiré entre ultramodernité et superstitions. Mais elle ne s’attend pas à ce qu’elle va découvrir ici. Les croix de sang et les massacres d’albinos vont l'emmener très loin dans les profondeurs du mal.


Mon avis



Un grand merci aux éditions Denoël pour ce partenariat
J’ai vraiment passé un excellent moment
Je rageais vraiment de ne pas pouvoir passer tout mon temps à lire

Dans ce polar, l’auteur nous emmène au Kenya , au sein du CID (service d’enquête criminelle de la police kenyane).  Depuis deux ans des meurtres étranges sont perpétrés : il  n’y a pas de cadavre… Cela commence bien… Arrive alors Hanah Baxter,  une héroïne atypique, qui  enquête à l’aide d’un pendule qu’elle a surnommé « Invictus ». C’est grâce à Invictus que Hanah peut affirmer que le corps est là mais… Si vous voulez savoir sous quelle forme… il faudra lire le roman. Hanah est un personnage très attachant.
En parallèle, des malfrats s’en prennent aux personnes albinos. Il y a tout une mythologie autour des kenyans albinos. Utiliser leurs membres en décoction aurait des vertus soignantes. C’est pourquoi, certaines personnes tuent et démembrent des albinos pour revendre les « morceaux » à des sorciers peu scrupuleux.
J’ai beaucoup aimé cette ambiance. Les policiers sont plutôt dépassés face à des crimes si particuliers.. Surtout à cause des rivalités qu’il y a entre eux, les rancoeurs, les jalousies

En résumé : meurtres horribles d’albinos,  morts mystérieuses,  rebondissements, personnages attachants, personnages torturés… J’ai adoré.

Mourir sur Seine de Michel Bussi





Michel Bussi
Les Falaises, 2015
470 pages

Résumé : Sixième jour de l'Armada. Un marin est retrouvé poignardé au beau milieu des quais de Rouen Quel tueur invisible a pu commettre ce crime impossible ? Quel étrange pacte semble lier les matelots du monde entier ? De quels trésors enfouis dans les méandres de la Seine sont-ils à la recherche ? Quel scandale dissimulent les autorités ? Une implacable machination qui prend en otage 8 millions de touristes. Une course effrénée contre la montre avant la parade de la Seine.



Mon avis
 

 
Encore un excellent Michel Bussi. Roman qui se lit avec un très très grand plaisir.
Tous les ingrédients qu’affectionne l’auteur pour nous mener en « bateau » se trouvent dedans : prologue qui engendre un mystère, personnages principaux attachants, une héroïne qui cache quelque chose dans son passé, rebondissements nombreux. A ceci, vous ajoutez une étrange chasse au trésor, des personnages aux prénoms originaux (Oreste et Ovide), un journaliste imbuvable, un champion de sudoku devenu entrepreneur, un séduisant chargé des relations sur l’Armada, un conteur de légende, un profileur hors norme et des histoires de pirates.

Tout cela dans les rues de Rouen durant l’Armada : regroupement international réputé de bateaux et autres voiliers.

Un vrai régal !!!

Lecture commune organisée par Mistigris
D'autres avis chez :
Cleophis, Julie86, leeloo, Licorne, Mistigris, Salhuna, Stefsav, Stellade